HARMONIE MUNICIPALE ? SLAME ? OU LES DEUX

Allons-s'y pour un petit poême urbain à la mode "slame" pour déclarer nous aussi notre flamme ; la musique adoucit les moeurs . Loin de ce "Macadam sport" / Truc de politic'art et sponsor / Cessons les discours codés / Pour nous reconnecter. / Balançons avec le coeur / Toutes nos ardeurs . / Sortons du cliché rap / Et de ses danses qui dérapent. / Déclarons plutôt notre flamme / Sur le mode slame / Troubadours ou copains / Au slame les citoyens! / Cessons toute escalade / Sauvons ce grand corps malade ! Que se passe-t-il à Yutz? La jeunesse est-elle malade ? Après le mauvais classement dans le domaine des violences relevées au collège , après le nombre croissant d'incivilités , de voitures brulées , se posent de lourdes interrogations ? Pendant longtemps le maire a bloqué la diffusion de ces incidents pour éviter l'effet de contagion . Cependant entre tout cacher comme dans un régime totalitaire et tout mettre en avant avec les bougies des anniversaires , il existe une marge qui est le bon sens avec l'information minimale du simple fait divers . Ne soyons pas dupe , les jeunes comme les politiques sont en quête d'identité , de reconnaissance . Mais trop claironner ou s'exposer à la presse , irrite ; ne rien dire , cacher la vérité , laisse place à la rumeur . A chacun son mode d'expression : d'un côté hélas la rue , de l'autre la politique et son Répu . Quand les uns prônent la légitimité établie et leur (trop) bonne conscience , les autres , oubliés , démunis opposent leur défiance , et trop souvent la violence , même si le mot vie est contenu dans violence . Le point de rencontre est fragile , surtout lorsque nos politiques ne manquent pas de dénoncer ces violences en se rendant avec une surenchère d'images sur place auprès des victimes , lorsque les dignitaires de la République avec trop d'ostentation lancent leur indignation et leur vocabulaire indécent, "racaille" de droite , "salopard" de gauche , mots flash-ball pour prendre la population à témoin . Ils commettent les mêmes excès que ces jeunes mal élevés , mal aimés . Les enfants de la même République . Les nôtres . Revenons dans notre Yutzland . Pendant combien de temps encore donnera-t-on la priorité aux cors de chasse , à la fanfare municipale en poussant le curseur du rap du slame vers le bas , sans véritable droit de cité ? C'est une image . A l'Amphy-Papy , ouvrez vos sonotones , mettez le turbo aux fauteils roulants , poussez le juke-box à la place de l'orgue de barbarie et de son thé musette . Au lieu de tout fliquer et filmer , et avant que les jeunes nous assénent de gros coups de cymbales , sachons écouter leur musique , même étouffée , elle rythme des battements de coeur . AJ